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Poems  of Five Verses

Le vieux coffret
(Poems by Rémy de Gourmont)

I. Songe
Je voudrais t'emporter dans un monde nouveau
Parmi d'autres maisons et d'autres paysages
Et là, baisant tes mains, contemplant ton visage,
T'enseigner un amour délicieux et nouveau,
Un amour de silence, d'art et de paix profonde :
Notre vie serait lente et pleine de pensées,
Puis, par hasard, nos mains un instant rapprochées
Inclineraient nos coeurs aux caresses profondes.
Et les jours passeraient, aussi beaux que des songes,
Dans la demi-clarté d'une soirée d'automne,
Et nous dirions tout bas, car le bonheur étonne :
Les jours d'amour sont doux quand la vie est un songe.


II. Berceuse
Viens vers moi quand tu chantes, amie, j'ai des secrets
Que tu liras toi-même au reflet de mes yeux.
Viens, entoure mon cou dans tes bras, viens tout près
Et ton coeur entendra des mots silencieux.
Viens vers moi quand tu rêves, amie, j'ai des paroles
Dont le murmure seul est comme une douceur.
Elles imposent l'oubli, le doute, elles désolent,
Et pourtant leur musique enchante la douleur.
Viens vers moi quand tu ris, amie, j'ai des regards
Très longs qui vont porter la peur au fond de l'âme.
Viens, ils transperceront ton coeur de part en part
Et tu sentiras naître en toi une autre femme.
Viens vers moi quand tu pleures, amie, j'ai des caresses
Qui captent les sanglots amers au bord des lèvres
Et feront de ton amertume une allégresse :
Amie, viens boire une âme nouvelle sur mes lèvres.

 

III. In una selva oscura
La lumière est plus pure et les fleurs sont plus douces,
Le vent qui passe apporte des roses lointaines,
Les pavés sous nos pieds deviennent de la mousse,
Nous aspirons l'odeur des herbes et des fontaines.
Un printemps nous enveloppe de son sourire,
Entre nous et le bruit un rideau de verdure
Tremble et chatoie, nous protège et soupire,
Cependant que notre âme s'exalte et se rassure.
O vie ! Fais que ce léger rideau de verdure
Devienne une forêt impénétrable aux hommes
Où nos coeurs, enfermés dans sa fraîcheur obscure,
Soient oubliés du monde, sans plus penser au monde !


IV. Les fougères
O Forêt, toi qui vis passer bien des amants
Le long de tes sentiers, sous tes profonds feuillages,
Confidente des jeux, des cris et des serments,
Témoin à qui les âmes avouaient leurs orages.
O Forêt, souviens-toi de ceux qui sont venus
Un jour d'été fouler tes mousses et tes herbes,
Car ils ont trouvé là des baisers ingénus
Couleur de feuilles, couleur d'écorces, couleur de rêves.
O Forêt, tu fus bonne, en laissant le désir
Fleurir, ardente fleur, au sein de ta verdure.
L'ombre devint plus fraîche : un frisson de plaisir
Enchanta les deux coeurs et toute la nature.
O Forêt, souviens-toi de ceux qui sont venus
Un jour d'été fouler tes herbes solitaires
Et contempler, distraits, tes arbres ingénus
Et le pâle océan de tes vertes fougères.

Sonate Paul Hindemith

(Poem by the composer)

Tritt uns, den Eiligen, des Hornes Klang
nicht (gleich dem Dufte la(e)ngst verwelkter Blu(e)ten,
gleich bru(e)chigen Brokats entfa(e)rbten Falten,
gleich mu(e)rben Bla(e)ttern fru(e)h vergilbter Ba(e)nde)
als to(e)nender Besuch aus jenen Zeiten nah,
da Eile war, wo Pferde im Galopp sich mu(e)hten,
nicht wo der unterworfene Blitz in dra(e)hten sprang;
da man zu leben und zu lernen das Gela(e)nde
durchjagte, nicht allein die engbedruckten Spalten.
Ein mattes Sehnen, wehgelaunt Verlangen
entspringt fu(e)r uns dem Cornucopia.

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Nicht deshalb ist das Alte gut, weil es vergangen,
das Neue nicht vortrefflich, weil wir mit ihm gehen;
und mehr hat keiner je an Glu(e)ck erfahren,
als er befa(e)higt war zu tragen, zu verstehen.
An dir ist's hinter Eile, la(e)rm und Mannigfalt
das Sta(e)ndige, die Stille, Sinn, Gestalt
zuru(e)ckzufinden und neu zu bewahren.

...Y...

(Poem by Juan Ramón Jiménez)

… Y yo me iré. Y se quedarán los pájaros
cantando;
y se quedará mi huerto, con su verde árbol,
y con su pozo blanco.

Todas las tardes, el cielo será azul y plácido;
y tocarán, como esta tarde están tocando,
las campanas del campanario.

Se morirán aquellos que me amaron;
y el pueblo se hará nuevo cada año;
y en el rincón aquel de mi huerto florido y encalado,
mi espíritu errará nostálgico…

Y yo me iré; y estaré solo, sin hogar, sin árbol
verde, sin pozo blanco,
sin cielo azul y plácido…
Y se quedarán los pájaros cantando

Five Verses

(Poems by W. Shakespeare)

I

So I, made lame by Fortune's dearest spite,

Take all my confort of thy worth and truth;


II
And from the forlorn world his visage hide,

Stealing unseen to west with disgrace


III
And simple truth miscalled simplicity,

And captive good attending captain ill;


IV
Quand je When I do count the clock that tells the time,

And see brave day sunk hideous night;


V
This thought is as a dead which cannot choose

But weep to have that which it fears to lose.

 

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